MADAGASCAR : la descente de la Tsiribihina

> Bivouacs & magie sur les berges de la Tsiribihina

Sur les berges de la Tsiribihina, le marchand de sable va bientôt passer. Nous disposons nos tentes et préparons un pot au feu malgache. Ce bivouac, nous le partageons avec un couple de jeunes cyclistes suisses et un photographe américain.

Nous serons rapidement rejoints par une dixaine de sakalava qui habitent en bordure du fleuve. Hamed nous sert d’interprète. Il traduit les réactions de stupéfaction des riverains face aux photos du Kenya, Brésil, Laos que nous leur tendons. Souvent, leur jugement porte sur l’aspect physique des personnes photographiées. Ce travail critique (on met l’être-rangé dans le beau ou le pas-beau) soude notre communauté d’un soir.
Les langues se libèrent, l’américain utilise ses rudiments de malgache, nous utilisons les notres d’anglais, le patriarche sakalava explique à sa femme, sa femme à ses filles... bref, les échanges sont riches. Quelques tours de magie finement réglés mettent un terme à cette soirée. Les jeunes sakalava s’esclaffent, les anciens sont partagés entre l’étonnement, le doute et la crainte. Hamed regagne sa tente et vérifie que la magie blanche n’a pas sublimé les maigres économies qu’il a faites.

> 3ème jour : arrivée à la douane de Tanambao

Au 3ème jour, nous arrivons à la douane de Tanambao. Les piroguiers profitent de leurs heures de répit pour relater une aventure sportive, comparer leurs biceps et se défier verbalement jusqu’à la prochaine régate. Ce rituel bon-enfant doit être un moyen pour eux de mobiliser l’énergie qui leur sera nécessaire pour retourner à Miandrivazo à contre-courant.
Notre chemin se poursuit à pieds dans les marigots que l’on prétend infestés de crocos... 6 kms d’ignorance jusqu’à Antsiraraka qui auraient pu nous couter cher, trés cher, plus cher que le sac en croco de Tata Germaine.