MADAGASCAR : Le gîte de la Tsiribihina, point de départ pour la descente de la Tsiribihina

> Miandrivazo - Gite de la Tsiribihina - 19h30, un soir en aout 2003

Affalé dans les fauteuils de la salle collective, je savoure en silence une THB (Three Horses Beer, bière emblématique de Mada) en jetant un oeil distrait sur le projet ZOB (microfinance de la Zebu Overseas Bank - www.zob.org). Cet endroit, c’est du Conrad à l’état brut. Fatigue du voyage, mémoire romantique..., j’en sais rien.

Anyway, la torpeur coloniale vous scotche whisky dans la varangue... Immobilisme suintant, murs transpirants brevetés Barton Fink, lumière blafarde des ampoules économes coupée par les pales d’un ventilateur-plafond multivitesse qui peine à disperser les mosticos. Vous vous épuisez finalement à passer commande d’un p’tit Saint-Claude bien tassé (rhum), puis le dégustez en observant le gérant, fin naturaliste, croquer une sauterelle sur le bureau central de la pièce principale.

La, vous comprenez que c’est l’ Queen-Mary qui s’est échoué dans la ville la plus chaude de Mada. (28°C en moyenne). Mais qu’est-il venu se coincer entre la chaine du Bongolava (à l’Est) et le plateau du Bemaraha (à l’Ouest) ? Vous partagez avec ses naufragés cette attente déliquescente, l’attente d’une maitresse improbable. (Miandrivazo signifie «j’attends ma maitresse»).

(NB : Le livre d’or du gite qui rassemble quelques photos et coupures de presse, renseigne sur le projet médical que sert ce lieu : une équipe de médecins français en a fait un camp de base pour leurs campagnes de soin dans la région. Ici, leur travail n’est pas superflu : j’entends pour la première fois parler du «syndrome malgache» qui désigne un surmenage extreme des populations locales... On est bien loin des références hollywoodiennes citées tout à l’heure.)