MADAGASCAR : Miandrivazo, la descente en pirogue de la Tsiribihina

> Miandrivazo, préparatifs pour la descente de la Tsiribihina

Notre départ est organisé par Hamed, guide local. Préparé dès notre arrivée à Antananarivo, il est le fruit d’une négociation bien menée - subtil dosage de fermeté, patience et courtoisie sur un balcon diplomatique de l’hotel Moonlight de Tana -. Very british, isn’t it ?
Résultat : Hamed part ce soir à la recherche de deux piroguiers ; au matin, nous irons acheter sur le marché eau, légumes et volailles pour les 3 jours de descente du fleuve Tsiribihina. Un rapide passage à la mairie de Miandrivazo : passeports - machine à écrire - papier carbone - signatures - tampons à l’encre rouge et nous remercions les uniformes avant de charger les deux pirogues.

> La descente de la Tsiribihina en pirogue : c'est parti !
1er jour : en pirogue sur la rivière Mahajilo (affluent de la Tsiribihina) & entrée dans les Gorges de Bemaraha : crocodile, lemuriens, chauve souris....

La descente en pirogue traditionnelle (et de surcroit en chaland) est plus proche d’une balade contemplative que d’un parcours sportif en eaux vives. Les guides touristiques parlent de ‘solution économique, risquée et fatigante’ ; la pirogue serait alors un ultime recours. Tant mieux, cela devrait inciter Germaine à rester sur les pigouilles du marais poitevin (magnifique au demeurant !... euh, le marais bien sûr). De concert, j’aurais aimé lui dire qu’ici, le danger guette partout et que les populations riveraines ont inspiré John Boorman dans la réalisation du célèbre ‘Délivrance’...
Et pourtant, la Tsiribihina semble de moins en moins bien porter son nom. En malgache, Tsiribihina signifie ‘où l’on ne saute pas dans l’eau’ et tout de suite, on craint le gros Codile. Dandy plus que Dundee, Hamed vous explique que les chalands à moteur effraient la bête (alors que Germaine avec ses caprices de stars... du crocodile, elle en a plein le sac à main). Ah, l’exotisme malgache ne serait plus ce qu’il a été... Même la bilharzioze serait absente de la région, et on pourrait alors se baigner. Si vous doutez, attendez d’avoir atteint la cascade naturelle pour laver cette exquise odeur de gibier qui fait de vous un proche cousin du lémur catta (Maki).
Ca y’est, la nature a fini par vous accepter et envoie en éclaireur un petit caméléon, puis une colonie de chauve souris (Pteropus Rufus). Sans l’oeil exercé des piroguiers, vous seriez certainement passé à coté du propithecus verreauxi ou du lemur fulvus - lémuriens que l’on peine à distinguer et qui pourtant peuplent en nombre les forêts de la berge -.