MADAGASCAR : En route vers les Tsingy de Bemaraha

> Antsiraraka, point d'arrivée de la descente de la Tsiribihina.

7 heures du mat’, Antsiraraka baigne dans une atmosphère chaude et ouatée... La lumière rasante trace a gros traits rouges les ruelles latéritiques du village et dispose ici et là quelques jeunes gardiens sakalava qui en dépit de leur age, vous jettent des regards fiers et insistants.
Un garçon marche pieds-nus au centre de ce qui semble être la principale rue du village. Son buste est droit. Il est habillé d’un tissu aux pigments ocres, émanation directe du sol qu’il balaie. Merveilleuse unité qui fait de lui une figure de prophète... Il sera en tout cas le mien pour cette courte balade matinale.
Je croise l’américain Nikon-à-la-main qui se faufile entre des enclos, en quête de quelques clichés de vie ordinaire. Ici, difficile de distinguer la ‘cour’ privée de l’espace public... je réponds donc par un sourire convenu à l’étonnement des malgaches qui abandonnent leurs taches domestiques pour s’intéresser à ma présence.
Le ciel se fait plus cristallin. Les couleurs fauves et grasses des premières heures laissent place a un paysage nettement découpé et vigoureux...

La température qui monte a extirpé Xav’, David et Natacha de leurs cocons Quetchua pour les disposer en rang derrière une pile de galettes épaisses et une tasse de caf’. Rituel du matin, visages froissés, quelques paroles marmonnées en guise de révision arithmétique :
- J’en ai eu 3, cette nuit,... et des vraiment maousses.
- Moi 2... vu la taille, ce doit être cinq blattes...
Gueules de primates jusqu’à la 1ère clope, maudite clope mais tellement nécessaire pour nous mettre en état de marche.