MADAGASCAR - De Tulear à Anakao

> Tuléar - La traversée pour Anakao avec la Compagnie du Sud

A deux pas de l’hôtel, une figure souriante nous présente les services de la Compagnie du Sud. Le Boss, figure joviale d’un self-made-popeye, évoque les charmes de la Baie de Saint-Augustin, le fameux arboretum Antsokay et la solitude des filles du coin... en vain.
Nous prenons place le lendemain matin dans une charrette à zébu qui nous transfère à marée montante dans une vedette rapide, engin insoupçonné, figure de saut technologique. Xav’ me fait remarquer que l’homme qui en assure la conduite est un film à lui tout seul... et effectivement tout en lui rappelle l’acolyte (dont tout le monde ignore le nom) du fameux Sonny Crockett de Miami Vice. Pour mieux coller au personnage, il s’est octroyé une de nos casquettes que le masticage d’un chewing-gum fait passer en position haute. Tournant une dernière fois la tête vers les jambes blanches de Natacha, il nous lance un regard complice avant de propulser son bolide entre les pirogues à balancier Vezo. Nul doute qu’il tire une fierté d’enfant à frôler la coque de ces frêles embarcations.
Les traits exaltés de notre conducteur s’apaisent et laissent place à une mine concernée tantôt par la couleur des fonds pour en mesurer la profondeur, tantôt par l’écume lointaine qui dessine une ouverture dans la barrière de corail.

> Anakao, un gîte tranquille : Chez Stoïck

Nous débarquons sur la plage Sud d’Anakao, gravissons la dune jusqu’à une construction en bois qui nous semble être la pièce maîtresse du gite Chez Stoïck.
Une grande table rustique, un bar derrière lequel on devine quelques bouteilles de rhum à moins que ce ne soit un guichet pour enregistrer les réservations, une salle ouverte en retrait où s’empilent littérature de voyage et jeux de cartes cornées autour d’un canapé de bambou, ... le confort est rudimentaire mais le lieu évoque un rêve soixante-huitard, un vent de liberté soufflant un esprit communautaire.
L’accueil est aujourd’hui si discret que l’on se croirait acteurs d’une expérience d’autogestion. Les bungalows sont aussi simples qu’intimes et l’essentiel y côtoie quelques attentions esthétiques qui confèrent à l’ensemble une harmonie et une unité évidente. Ici, un collier de coquillages déborde d’une coupe ébréchée, là une photo noir et blanc au thème surréaliste est punaisée à une porte en bois rouge... Ces indispensables petits riens doivent être les traces du passage d’Ingrid, l’ancienne compagne de Stoïck, une monitrice de ski à ce que l’on dit.